📅 Du 25 décembre 2024 au 31 décembre 2024
📂 Expositions
📍 La Cité des Arts, 23 Rue Léopold Rambaud Saint denis - La Réunion
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Bébèt Full, Bébèt Tout
Mon Limazinasion, kel heure i lé ?
Comme dirait ma sœur de cœur, Emmanuelle Cheynet : «Tout’ kalité ti bèbèt moun’ étranz i fanafout’ out koko !»
De la créature, du zanimo, de la bestiole, de l’entité, du zafer, du... truc là, avec des plumes, une tentacule, du pelage à écailles. Ce bestiaire est ainsi une ode à l’harmonie étrange des organismes transcendés, muqueuses, griffes et truffes en tous genres, et autres aberrations. Comment digérer un océan de divertissements (jouets, personnages de livre, de jeu, de film d’animation, certaines toiles puisent dans la mémoire collective), de consultations vertigineuses à portée de télécommandes, de clics au travers d’écrans nous emmenant si loin.
Que dit de nous cet immense ensemble, là pour nous amuser ? Curieux, créatifs ? Phobiques de l’ennui ? Cet ensemble est aussi composé de souvenirs émerveillés devant notre faune locale et mondiale, est une modeste digestion d’un festin de doudous, d’images, de visions qui nous dépassent complètement, avec des yeux peints qui nous fixent, nous parlent qui sait, tout en affichant un regard perdu dans une folie comprimée. Pourquoi faut-il des personnages drôles dans certains chefs-d'œuvre d’animation, certains sacrément névrosés, à la limite de la dépression, pas rancuniers ? Et on les aime profondément dans leur perdition burlesque, dans leur vivacité, sans doute en appréciant chez eux un effet de Ccatharsis.
Entre création et inspiration, certains regards peints sont figés, au moment où ils sont pris dans une angoisse instantanée alliée à un effet humouristique ambivalent. Et ce n’est pas sans mouvement dans la mesure où un être peint peut provoquer une réaction, une émotion.Je suis fascinée par un vrai grand auquel je n’ose même pas me comparer : Gustave Courbet et sa toile «Le Désespéré » (autoportrait, 1845) arrivent à figer ce regard intérieur, fou, puissant.
L’hybridation, voire l’asymétrie, se révèle être plus qu’une drôlerie, c’est un transfert. Tous les êtres vivants sont complexes, bien sûr l’être humain l’est, avec des émotions contradictoires dans son segment de vie spatio temporelle, malgré une apparence beaucoup plus lisse. Toi, par exemple, es-tu équilibré ? Ou jongles-tu, tel un acrobate sur le fil de l’angoisse, avec tes sourires, tes carences, tes assurances, tes rêves immodérés ?
L’asymétrie permet d’interroger un équilibre fragile : une patte faite à gauche, manquante à droite, est compensée par une aile, à l’intérieur d’une composition sophistiquée qui transforme l’animal en territoire. Difficile à expliquer, mais plus fluide à ressentir, à peindre. Et comment pourrait-il en être autrement, je suis d’ici et d’ailleurs, aux origines assez mélangées, ayant ce zarlor au cœur d’une île si inspirante et si bouleversante dans laquelle je suis née, et traversée de mille courants, famille paternelle réunionnaise, famille maternelle aux origines italiennes que je connais peu finalement... comme tellement de gens qui portent un cartable non choisi à plusieurs compartiments.
Oui, mais ce que j’écrirai ou plutôt ce que je peindrai, j’en serai maitresse. Une créature respirant l’unicité, la simplicité ne m’intéresse que moyennement à accoucher en peinture car la difficulté intrinsèque, le métissage, l’identité composite sont mon langage organique. Ah... tu croyais qu’il n’était question que de bestioles ? Il y a toujours du caché dans le montré.
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